Mahmoud, enseignant, et Gulizar, assistante sociale, ont fui la Syrie et trouvé refuge en Allemagne en 2015. Ayant un fils asthmatique, ils savent, pour en avoir fait l’expérience, à quel point l’accès à des services de santé de qualité s’avère essentiel quand on arrive dans un nouveau pays. Ils soulignent l’importance de l’équité en santé pour les réfugiés et les migrants : « les êtres humains doivent être traités en humains, et non en Allemands, Syriens, Irakiens ou Afghans ».
Un habitant sur 8 de la Région européenne de l’OMS est un réfugié ou un migrant. Dans le contexte des multiples crises qui secouent la Région, les réfugiés et les migrants sont souvent parmi les plus vulnérables. Ils peuvent avoir du mal à accéder aux soins de santé dont ils ont besoin, se heurtant à de nombreux obstacles financiers, administratifs et juridiques.
Un accord historique pour améliorer la santé des réfugiés et des migrants jusqu’en 2030
Afin de répondre aux besoins urgents des réfugiés et des migrants et d’œuvrer à leur intégration durable dans les systèmes de santé, les 53 États membres de la Région ont adopté aujourd’hui, à l’occasion de la 73e session du Comité régional de l’OMS pour l’Europe organisée au Kazakhstan, un nouveau plan d’action sur la santé des réfugiés et des migrants dans le cadre d’un accord historique.
Ce plan d’action, qui s’étend jusqu’en 2030, réaffirme leur engagement en faveur du droit à la santé, à la sécurité et à la dignité pour tous, y compris les réfugiés et les migrants. Il définit les 5 piliers d’intervention suivants pour améliorer la santé de ces populations :
- veiller à ce que les réfugiés et les migrants bénéficient de la couverture sanitaire universelle ;
- mettre en œuvre des politiques et des mesures inclusives pour les situations d’urgence et la réduction des risques de catastrophe ;
- créer des environnements inclusifs promouvant la santé publique, l’inclusion sociale et le bien-être ;
- renforcer la gouvernance de la santé dans le domaine des migrations et le processus d’élaboration de politiques à partir de bases factuelles et de données concrètes ;
- envisager des méthodes de travail novatrices et établir des partenariats porteurs.
L’OMS/Europe rendra compte des progrès réalisés dans chacun de ces domaines lors des sessions du Comité régional de l’OMS pour l’Europe et ce, tous les 2 ans jusqu’en 2030. Grâce à ces actions spécifiques, le plan mettra en application les instruments mondiaux régissant la santé et la migration, tels que le Plan d’action mondial de l’OMS pour promouvoir la santé des réfugiés et des migrants, et contribuera à la réalisation des objectifs de développement durable.
Les besoins sanitaires des réfugiés et des migrants et leur accès aux soins de santé
Les réfugiés et les migrants peuvent être exposés à un risque de problèmes de santé pendant leur déplacement et dans leur pays de destination en raison, par exemple, de mauvaises conditions de vie, de changements de mode de vie et de perturbations dans l’accès aux services de santé et à d’autres services essentiels. Ils sont souvent confrontés à des situations qui contribuent aux problèmes de santé, notamment des politiques migratoires restrictives, des difficultés économiques et des discriminations.
Les obstacles qui entravent généralement l’accès des réfugiés et des migrants aux services de santé sont les suivants :
- un accès limité en raison du statut juridique ;
- la pénurie d’interprètes et de médiateurs culturels ;
- des incertitudes quant à la manière de s’inscrire dans le système de santé et dans d’autres systèmes de soutien ;
- le manque de ressources ;
- le manque de services d’aide juridique.