Les 53 États membres de la Région européenne de l’OMS ont adopté un nouveau cadre pour des systèmes de santé résilients et durables, marquant ainsi un changement important dans la vision de la prestation de soins de santé dans la Région. S’inspirant de la Charte de Tallinn : des systèmes de santé pour la santé et la prospérité, et de la déclaration finale de la Conférence de Tallinn sur les systèmes de santé 2023, le nouveau cadre est un modèle susceptible d’être adopté par les pays qui définit un programme de transformation pour renforcer les systèmes de santé, en veillant à ce que ceux-ci soient résilients, durables et adaptés aux divers besoins des populations dans un contexte mondial en évolution rapide.
Ce cadre, élaboré en étroite consultation avec les États membres et la société civile et officiellement adopté lors de la 74e session du Comité régional de l’OMS pour l’Europe, présente une nouvelle vision dans laquelle chacun doit avoir « accès aux bons soins, au bon moment, au bon endroit, par la bonne personne, sans avoir à rencontrer des difficultés financières ». Il met en avant le besoin crucial d’établir des relations de confiance dans les systèmes de santé et de garantir la prestation de soins de qualité par des professionnels de santé motivés et soutenus, tout en insistant sur l’importance d’adapter les systèmes de santé aux défis à venir, notamment l’augmentation des multimorbidités, la charge de la santé mentale et les effets persistants du changement climatique.
« L’adoption de ce cadre marque un nouveau chapitre pour les systèmes de santé d’Europe et d’Asie centrale », a expliqué le docteur Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. « Notre objectif est d’aider les pays à transformer leur système de santé pour répondre aux besoins de leurs populations dans un monde en rapide évolution, tout en maintenant l’équité, la solidarité et la confiance comme principes de base. »
Instaurer des systèmes réactifs
Le cadre aborde les crises complexes et interdépendantes auxquelles sont confrontés les systèmes de santé dans l’ère postpandémique, notamment les pénuries de main-d’œuvre, l’augmentation de la résistance aux antimicrobiens et les pressions financières exercées par les ralentissements économiques et les conflits. L’objectif est de promouvoir l’adoption d’approches innovantes, de technologies bien réglementées telles que l’intelligence artificielle et la génomique, le cas échéant, et de redéfinir les modèles de soins obsolètes, en veillant à ce que les soins de santé soient davantage centrés sur la personne et dispensés près du domicile, la confiance étant au cœur de cette démarche.
« Une véritable transformation ne peut se produire que lorsque les patients, les professionnels de santé et les responsables politiques travaillent en synergie », a confié le docteur Natasha Azzopardi-Muscat, directrice de la Division des politiques et systèmes de santé des pays à l’OMS/Europe. « En faisant participer les patients à leurs soins, en soutenant les professionnels de santé et en permettant aux responsables politiques d’instaurer des systèmes réactifs, nous pouvons faire en sorte que les systèmes de santé évoluent pour répondre aux exigences d’aujourd’hui et de demain. »
Conformément à la déclaration finale de la Conférence de Tallinn sur les systèmes de santé 2023, ce nouveau cadre reconnaît que les systèmes de santé font partie intégrante du tissu socioéconomique national et sont essentiels au bien-être des individus et des populations, à la cohésion sociale et à la prospérité économique.
La nouvelle vision s’articule autour de 8 domaines d’action allant notamment des soins de santé primaires et de la protection financière aux outils numériques et à la préparation aux situations d’urgence. Ces 8 domaines mettent l’accent sur le type de réflexion intégrée nécessaire pour agir également sur les déterminants sociaux, économiques, environnementaux et commerciaux de la santé, dans le cadre de la mise en place de systèmes de santé résilients et durables pour l’avenir.
Ce cadre servira de guide à l’OMS/Europe et aux États membres de 2025 à 2030 en favorisant l’instauration de systèmes de santé performants et adaptables mieux équipés pour soutenir des sociétés équitables et saines.